La ligne de mouillage au XVIII et début XIX
Les lignes de mouillage;
Mouiller et non comme il est souvent écrit; jeter l'ancre, n'a jamais été une petite affaire.
Sur le vaisseau de 74 canons,la remontée du câble d'ancre se faisait au tournevire.
Avec la double cloche de cabestan et 70 hommes par cloche.
A fur et à mesure de la remontée du câble rendu solidaire de la tournevire par des garcettes,
ce dernier était rangé en toué dans la fosse aux câbles. Voir Fig. 1.
Sur l'Hermione le personnel nécessaire était d'environ 70 hommes.
Faire marguerite dans le cas ou tout cela ne suffit pas, avec 3 ou 4 ou plus de palans pour aider à la manœuvre.
Les poulies frappées sur le câble d'ancre permettaient de soulager les cabestans.
Tour de bittes.Il est certain qu'en l’absence de barbotin,La procédure pour amarrer à poste les chaines d'ancre
devait être la même que pour les câbles d'ancre. Tour de bittes et bosses pour retenir les chaines.
Le règlement de 1765 prévoit 6 ancres pour le vaisseau de 74.
L'ancre de miséricorde pèse 5 500 livres, soit 2 689,5 kg.
Le poids moyen de l'ancre est la moitié du poids de leur câble de 120 brasses.
Le poids du câble dépend de sa circonférence, et,
le câble d'ancre a pour circonférence la moitié de la longueur au maître-bau, exprimé en pouce (Source Page 104; T2)
l'expérience fait connaître que le câble entier goudronné de 120 brasses pèse 10 200 livres, soit 4 987 kg,
donc les grosses ancres pèsent en moyenne 5 200 livres, soit 2 542 kg.
Pour des bâtiments comme la Jacinthe (goélette) la grande ancre pèse 800 livres soit 391 kg,
et son câble une circonférence de 75 m/m, toujours pour 120 brasses, donc déjà beaucoup plus facile à "brasser".
Et il n'est point sûr que l'évolution technique accompagnait obligatoirement ces petites unités de la marine.
Donc acte!
Les progrès de la métallurgie se faisant dès le début du XIXème siècle, à une telle vitesse,
que la corderie royale cessa ses activités vers 1867, et la frégate Andromède, dernière construction bois,
fut mise sur cale en 1883, et heureusement abandonnée.
En aparté le CV de l'inventeur du barbotin.
Benoît Barbotin (1793-1871) était capitaine de vaisseau de la marine française, rescapé de La Méduse.
il est l'inventeur de la cloche d'engrenage du cabestan (ou guindeau), appelée depuis communément le barbotin,
imprimé à la forme exacte des mailles de chaîne et servant à entraîner celle-ci en montée ou en descente.
Il est enterré au cimetière de Saint-Louis à Rochefort en Charente-Maritime.
Son invention changera du tout au tout l'art et la manière de mouiller ou de relever les ancres.
Tant que la vapeur ou l'électricité ne viennent à suppléer l'homme, comme force motrice,
le cabestan à mèche renversée ou à double cloches remplaceront rapidement le tournevire et le câble d'ancre au profit de la chaîne d'ancre.
Extrait de l'atlas du SHD de Toulon de 1836.
Jean Randier parle des treuils de brassage, de levage des ancres entre autre mu par la vapeur dès le début du XIXème.
Ainsi que de l'un des premiers voiliers en fer construit en France et qui datent de 1868, dans son livre "Grands voiliers de France"
Les apparaux de mouillage ont sérieusement évolués avec la métallurgie, au même titre que la construction navale, et la vapeur.
une période intéressante pour le modéliste; navires mixte, à éperons, apparition de la marine au long cours, et j'en passe.