La Confederacy de 1772 au 1/64 par Model Shipways

@ Stearghall

Pas de fausse modestie : au départ, tu as le choix, ou tu démarres avec ta première baguette bien centrée sur la ligne médiane du pont, ou bien tu en mets une de chaque côté de cette ligne

Ensuite, tu as du bol ou pas, et là, j'en ai eu en partant à cheval sur la médiane, ce qui n'était pas évident, parce que pendant le collage, la ligne est planquée sous la baguette et tu as vite fait de dévier

Dernier écueil : le tilleul n'a aucune tenue à l'humidité, on sait combien il fait de largeur réelle... avant le collage

Après, surprise, surprise, d'ailleurs aussi bien en épaisseur qu'en largeur : je te racontes pas comme j'en ai bavé avec le bordage de la coque, alors qu'avec de l'acajou, le HMS Prince avait été un vrai plaisir...

C'est même à cause de ça que j'ai été obligé de reprendre les pavois arrière, qui étaient trop hauts de 5 mm au final !

Amitiés,

Christian

As tu déjà un retour d'expérience de tenue dans le temps avec ce type de bordé en tilleul ? Pas trop de rétraction ?

En tout cas ça donne un aspect très intéressant qui à mon avis ne comporte pas de faute d'échelle.

Tu délignes tes profilés toi-même ... ou pas ?
Tu prévois d'appliquer quelle type de produit sur ces ponts ?

Oui bon 4 phrases 4 questions ... je vais te laisser souffler un peu

Bonjour,

Ce sont bien sûr des questions qu'il faut se poser

Alors dans l'ordre :

1 - Tenue du tilleul dans le temps : comme il est à fibres longues, il faut éviter les variations
brusques de l'hygrométrie ambiante sous peine de fissuration dans le sens du fil

Le coefficient de retrait peut aller jusqu'à 10%, à comparer aux 2% d'un acajou...

L'aspect est certes flatteur en termes d'échelle, mais pénalisé par l'irrégularité des joints, et
aussi le fait que pour éviter les calfatages béants, il faut contre biseauter l'arrière de chaque
chant pour compenser d'avance la dilatation imputable à une colle solvantée à l'eau

2 -  De ma dernière remarque découle la réponse concernant le fondur : ce sera soit du
cellulosique, soit rien du tout, mais surtout pas de fondur à l'eau, qui ruinerait illico tout
l'assemblage

Un détail intéressant : lors du décollage, en mouillant le tilleul à l'eau chaude, la colle vinyllique est
instantanément ramollie, ce qui signifie que ce bois se laisse traverser, il est poreux comme une éponge

Autre point utile à connaître sur ce bois, qui n'a finalement que bien peu d'intérêt pour notre
travail de modélistes : une fois qu'il a été mouillé, on ne peut plus le poncer, ni le racler, ses
fibres longues sont désolidarisées à demeure, comme de la récup de cageot à légumes...

Mon problème, c'était que du fait des dimensions en pouces, l'épaisseur de 1.5 mm était
introuvable sur le marché européen, sauf pour des bois précieux, trop onéreux

Donc, retenez les copains : le tllleul, en tisane, ça passe à la rigueur, en bois, ça casse !  

Amitiés,

Christian

Clair concis ... rien à rajouter ... merci Captain !

Je me posais la question de savoir pourquoi tu avais choisi le tilleul pour ce bordé de pont ...
En relisant la totalité du sujet je comprends que tu conserves les essences kit.
Je comprends ta grande solitude face au bordé en acajou, le tilleul est une difficulté supplémentaire sur ce chantier.

J'ai eu une très mauvaise expérience avec ce type de bordé et plus généralement le tilleul.
Un petit bâtiment terminé, en l’occurrence le "corsaire" Dolphyn avait été religieusement exposé
dans une pièce équipée d'un réversible air/air ... ce fut un désastre !
Le tilleul comme tu le précises est gourmand en eau et s'assèche aussi rapidement que pourrait le faire une éponge.
Ces satanées réversibles ont une faculté de pompage de l'humidité ambiante qui parvient à tirer "le jus" de bois même très anciens
Le corsaire fini en "diorama", le représentant en train de flamber à l'exception près que les flammes étaient réelles !

D'où mes questions.

Hello (ou plutôt : et l'eau...)

En ce moment, nous vivons en orage amazonien quotidien

Résultat, 40% d'humidité relative quand c'est soleil, qui peut monter autour de 60% en un rien de temps
quand le ciel se charge des noirs réservoirs à grêlons

Et mon stock de tilleul, comme expliqué ci-avant, il n'aime pas trop ces sautes d'humeur :



Ceci donne un peu raison à ma méfiance à l'égard de l'acrylique et du fondur à l'eau...

La mise en teinture promet d'être sportive !  

La sagesse est bien de dédier ce bois de merde à l'allumage du barbecue (quand il ne pleut pas !)

Amitiés,

Christian

Bien d'accord avec toi Christian!

Pour limiter les risques, peut-être fondur ET vernis mat ou satiné?  

Salut Patrick,

Normalement, on se sert de nitro-cellulosique pour durcir les bois mous sans les gaver en modélisme
aérien

Les seuls ennuis :

1 - Les émanations dont hyper toxiques

2 - On ne peut plus coller quoi que ce soit avec de la colle à bois sur une surface ainsi apprêtée, ni
d'ailleurs, je pense, faire accrocher dessus une peinture acrylique

Je vais tester de la lasure chêne moyen, mais que d'ennuis à cause d'un choix de bois inadapté !

Et tout ça pour faire plus de fric, naturellement, parce que le tilleul, c'est le truc le moins cher (on
n'est même pas sûr que c'en soit...)

Le peuplier que j'ai utilisé au début des sixties, faute de trouver autre chose en ces temps reculés,
ne cassait rien non plus, mais il était au moins utilisable

Avec un fruitier correct, genre noisetier, qui n'est pas cher non plus, il y a belle lurette que j'aurais
terminé le bâti de la coque, et avec une autre finition de surface !

J'ai envoyé la photo à Uncle Chuck, le concepteur américain du kit, sous le titre "Basswood or
lime tree's wood by stormy weather"

Réaction : il m'a mis un like, apparemment, habitant en Floride, il sait bien de quoi il retourne...

Amitiés,

Christian

Bonjour,

Montage à blanc des quatre premières planches externes vers la bordure :









Amitiés,

Christian

Eh bien, ça ne s'annonce pas mal!

Question bête: as-tu pensé aux dalots?

@ +

Salut Patrick,

Les dalots sont faits comme suit : à l'intérieur, ils sont percés au centre de la gouttière, et à l'extérieur,
au centre de la Channel wale (préceinte supérieure), et sans traversée de la muraille

Bien sûr, ils sont censé être les deux ouvertures d'un même canal de chaque côté, mais Uncle Chuck ne
prend aucun risque, et conseille de ne pas tenter la traversée directe à la chignole, en restant sur une
technique éprouvée en trompe l'oeil...

Ci-après, un simple retournement permet au même principe des augmentations de proue de servir de
diminution en allant vers la poupe :





Amitiés,

Christian

Merci de cette précision! Pour ma part, j'ignorais seulement qu'ils existassent lorsque j'ai réalisé ma Toulonnaise à une époque où ni Internet, ni les forums, ni… n'existaient. Résultat, je ne les ai pas pratiqués, et maintenant c'est trop tard: je risquerais d'abimer cette maquette à laquelle je suis très attaché.

@ +

Pas de regrets ! Quand ils sont à l'échelle, ils sont minuscules, et puis, qui va le remarquer,
à part des fondus enchaînés de notre espèce ?  

En plus, les vrais sont comme des coudes de gouttières noyée dans la muraille, où l'eau quitte le pont
par une bouche verticale, avant de rejaillir horizontalement de l'autre côté : je paierai un kilo de prunes
à celui qui arrivera à faire ça à l'échelle du 1/64...

Captain CHRIS a écrit: ... je paierai un kilo de prunes à celui qui arrivera à faire ça à l'échelle du 1/64...

Pour un kilo, la difficulté ne vaut pas prune, mais pour cinq kilos de belles prunes Alsacienne ... faut voir

Bonjour,

Le puzzle avance gentiment, une trentaine de pièces à tribord, et une cinquantaine à prévoir
à la fin, suivie de la même chose à bâbord :









Et pour cet après-midi, répétition générale avec les Percussions de Strasbourg :



Amitiés,

Christian

Bonjour Christian,

Toujours aussi beau, ce navire avec une finition des détails de très haut niveau !

Amuse-toi bien avec les Percussions de Strasbourg. Vous allez jouer quel genre de musique ? Moderne ou classique ?

Bonne après-midi.

Bonjour,

Découpe de la bordure tribord enfin terminée, collage prévu pour demain :





C'est moins évident qu'il ne semble : le collage doit préserver la régularité d'aspect,
ni trop serré ni trop peu, avec un calfatage au crayon gras d'épaisseur négligeable

Amitiés,

Christian

Bonjour,

Collage et calfatage de la bordure tribord terminés :





Prochaine étape : la même chose pour la bordure bâbord...

Amitiés,

Christian

Bravo pour cette finition irréprochable! Je suis admiratif.

Oui, franchement rien à redire, c'est un travail très soigné, bien appréhendé et murement réfléchi !!!

Bravo Captain ... beau boulot !

Bonjour,

Découpe de la bordure bâbord terminée :





Demain, collage et calfatage de la quarantaine de pièces

Amitiés,

Christian

Bonsoir Christian.
Quand je vois le montage de ta maquette, je ne peux avoir que de l'admiration, la finesse ,les détails, il n'y a rien qui cloche. Tu nous donnes chaque fois une sacré leçon de maquettisme.
Je te souhaite une bonne continuation. J'ai hate de voir les prochaines photos.
Amicalement.
Daniel.

Bonjour,

Selon Uncle Chuck, la décoration de la grande cabine était laissée à la discrétion du Capitaine :







Ce dessin permettrait d"éviter l'effet cuisine des damiers, sans avoir besoin de scie circulaire,
à la limite, on pourrait en faire un papier à coller, par analogie avec les toiles peintes d'époque

Allez, en avant les copains pour la critique et les autres idées !

Amitiés,

Christian

Rien a redire sur ton travail toujours d excellente qualité.

Mais, car il y a toujours un mais, ce motif n est pas gentil pour ceux qui devaient le vivre a une epoque ou les aspro n' existaitent pas.

Merci,

En motif ramené à l'échelle, et avec un contraste adouci :



Amitiés,

Christian

Comme cela c'est beaucoup plus agréable à l’œil

Bravo

Une idée:    parquet XVIII°