C'est curieux, l'histoire se répète; 1789,2019,l'explosion d'une colère trop longtemps contenue due à l'exploitation méprisante d'un pouvoir très longtemps exercé. L'image d’Épinal que tout le monde à vue dans ses livres d'histoire montrant un paysan portant le clergé et la noblesse sur son dos en est le symbole.
La faim,la misère,les taxes sans cesse plus nombreuses et plus lourdes, plus les guerres sont autant de mèches qui ont finies par s'allumer pour se diriger vers les tonneaux de poudre et les faire exploser.
Déjà les idées de liberté et d'indépendance ramenées d'Amérique en 1780 se sont répandues dans tout le pays. La révolution du peuple exprimée dans la rue s'est propagée du bassin méditerranéen jusqu'aux rives du Bosphore. Avec l'arrivée de Bonaparte-Napoléon,elle à transmis les gènes d'un bouleversement dans toute l'Europe jusqu'au cœur de la Russie. Celle-ci engendra à son tour sa révolution avec les répercutions que l'on connait jusqu’à mème adopter à sa naissance un hymne national directement traduit d'un chant révolutionnaire français Toute la face du monde en sera changée,rien ne sera plus comme avant. Le souffle de la révolution allait tout balayer.
Article paru dans Gloire et Empire mars-avril 2017
Depuis la prise de la Bastille,la situation de la France ne cesse de se dégrader.
Tout est remis en question, les institution , l'administration; toutes les structures volent en éclats.
Un climat de suspicion,de dénonciations s'installe dans un désordre généralisé. La France s'isole en déclarant la guerre au monde entier. Les accord commerciaux n'ont plus court ou sont morcelés d'une façon drastique. Les braillards de bistrots alimentent les rumeurs les plus folles qui sont imprimées dans les gazettes circulant dans tout le pays. La terreur s'installe symbolisée par la guillotine.
Révolutionnaires,contre-révolutionnaires s'affrontent en épisodes sanglants. La révolte du port de Toulon en est une tragique illustration: les contre-révolutionnaires livrent le port et la flotte aux Anglais qui brulent la plupart des vaisseaux , les réserves de bois et s'emparent des navires les plus intéressants. Les révolutionnaires contre-attaquent ,s'emparent des ruines et massacrent ou dispersent la moitié de la population. Comme résultat,nous n'avons plus de flotte en Méditerranée. Il ne reste que les ports de l' Atlantique: Rochefort, Lorient , Brest , Cherbourg et Dunkerque avec des équipements et des structures des plus variés.
En 1792, la plupart des officiers ont fui à l'étranger. La suppression des 5 400 matelots-canonniers en 1793 à été catastrophique. La guerre de course supprimé en 1792 et rétablie deux ans plus tard n'arrange pas les choses.
Extrait de voiliers de l'époque romantique, aquarelle et dessins d' Antoine Roux édita Lausanne
Souvent la flotte française réunissait les escadres de Toulon et de Brest pour avoir un nombre conséquent à opposer à la Royal-Navy . Amputée de la flotte de Toulon et subissant un désordre total ,elle pourra faire face quelques temps à son adversaire, mais inexorablement, il y a trop de facteurs qui jouent contre elle . En 1793 ,la France aligne 88 vaisseaux de ligne, la majorité de 74 canons et 68 frégates, la plupart de 12 . Il n'y a plus que 78 vaisseaux de ligne en 1794. C'est une flotte jeune avec des unités de 11 ans en moyenne pour les vaisseaux, les frégates ont moins de 10 ans.
Pour faire face à l'énorme machine anglaise, la France, comme à son habitude fait appel à ses alliés ; l'Espagne et la Hollande avec leur flotte de qualité inégale. Mais ce n'est qu'une illusion pour retarder l'inévitable.
Le convoi venant d'Amérique
Tout va mal en France en cette année 1794. Le pays est en ébullition. La France voit ses approvisionnements traditionnels se fermer et, pour ne rien arranger, une succession de mauvaises récoltes entraine un début de famine. Il faut donc des produits de première nécessité de toute urgence pour nourrir la population, d'où la décision de commander du blé américain et de le faire venir.
En baie de Chesapeake, rien n'est prêt, et en plus, il faut négocier le prix de la cargaison. Les Américains ont le sens des affaires,business is business, il faut payer cash les soixante sept milles barils de farine nécessaires au ravitaillement de l'armée et du peuple de Paris. Il y a aussi 376 barils de riz américain et de la morue salée, des billes de bois précieux, des peaux de chevreuil et autres cuirs et du souffre; a cela s'ajoute le chargement des navires qui se sont échappés des Antilles, soit 7 163 barils de sucre,11 241 de café, 1 139 balles de coton , de l'indigo et du cacao. Cent vingt- sept marchands qu'il faut protéger à n'importe quel prix ! Pour protéger le convoi, on envoie Von Stabel avec deux vaisseaux et quelques frégates et corvettes.
Déjà les veilleurs de la pointe Saint-Mathieu ont signalés la présence de voiles anglaises; 25 ou 26 navires de ligne accompagnés de 27 frégates ou corvettes, présence confirmée par un corsaire malouin. Cette force à appareillée de Spithead le 10 avril. Parfaitement renseigné par ses espions qui sont dans tous les ports, y compris en Amérique, sur le déplacement des voiles françaises, convoi et flotte de protection compris, l'amiral Howe à tous les atouts en mains pour intervenir à tous moments. Dans le trident breton , au mouillage, il y a 35 vaisseaux et frégates qui arborent l'ancien pavillon royal mais qui à maintenant les couleurs tricolores a son tiers supérieur , (il n'y avait pas suffisamment de couleur pour fabriquer un pavillon tricolore entier..........).
Répartis entre les trois escadres composant la flotte , il y a huit frégates et autant de bâtiments légers ( corvettes ou bricks ) afin d'éclairer la marche, prendre en remorque les éclopés si nécessaire et servant aussi de répétiteur d'ordres. Le nouveau pavillon tricolore flotte seulement à l'artimon des trois ponts amiraux comme la Montagne. Ce magnifique navire de 118 canons et caronades de 36 livres est le chef d'œuvre de Jacques-Noel Sané, ingénieur-constructeur admiré par toute l' Europe. Mis en chantier le 12 aout 1786 sous le nom d'Etats de Bourgogne, il à été lancé quatre ans et trois mois plus tard le 8 novembre 1790,et armé immédiatement. Au cours de sa longue carrière, il a porté différents noms. Le 27 janvier 1793 , il a été rebaptisé Cote d'or , puis le 27 octobre , la Montagne.
C'est sous ce nom que nous le verrons combattre lors des différentes phase des combats de Prairial .
Il portera le nom de Peuple en 1795, participera au combat de Groix et, de retour à Lorient le 26 juin 1795, il prendra son nom définitif d' Océan qu'il conservera jusqu'au 25 avril 1855. Il sera démantelé dans la même cale ou il avait été construit.
Une flotte composée de vaisseaux inégalement entretenus avec des équipages au trois quart novices et en guenilles va affronter les professionnels de la mer, de l'amiral au dernier mousse, sur des navires parfaitement équipés, avec des équipages bien habillés, nourris correctement et parfaitement entrainés.
A suivre. Bonne journée sous les flocons. Amitiés jean-Jacques
Dernière édition par michaud le Mar 5 Fév 2019 - 18:14, édité 1 fois