Le fusil Henry, conçu en 1860, est une arme d'épaule à chargement par la culasse et à répétition manuelle : le tireur actionne un levier de sous-garde et l'arme est prête à tirer à nouveau. Les cartouches métalliques de réserve sont contenues dans un magasin tubulaire placé sous le canon.
Progrès notable par rapport aux "rifled muskets" contemporains (fusils à un seul coup, à canon rayé, à chargement par la gueule et à mise à feu par percussion) le fusil Henry n'a pas été adopté officiellement par le gouvernement des États-unis mais a été largement utilisé pendant la guerre de Sécession et les guerres indiennes comme son concurrent, le fusil Spencer.
Quelques photos de cette arme:
Le fusil Henry, n'était pas exempt de défauts, le principal, le chargement.
Le système de rechargement est le premier défaut de cette arme. On ne peut l'utiliser couché. Il faut en effet remonter le poussoir du ressort du magasin tubulaire vers le haut, puis faire pivoter la partie extrême de ce tube magasin, pour y introduire les cartouches...
Le fusil Henry posait un problème de sécurité : le chien était soit en position "armé" (fusil prêt à faire feu) - soit en position "de repos", la pointe du percuteur posée sur le bord de la cartouche. Un choc accidentel sur le chien pouvait alors faire partir le coup de feu.
La "New Haven Arms Company" fut achetée par Oliver Winchester, devint la Winchester Repeating Arms Company, et le fusil Henry fut remanié et devint la fameuse carabine Winchester 1866, qui tirait elle aussi la cartouche à percussion annulaire de calibre .44 Henry.
Oliver Winchester n'était pourtant pas armurier, mais un riche et habile homme d'affaire, ayant fait fortune en particulier dans la "chemise" pour homme, et l'industrie textile. Il était pourtant un grand connaisseur des armes de cette époque.
Les principales modifications, apportées sur les Winchester (La célèbre carabine Winchester 1866)
avec l'introduction de la nouvelle portière de chargement sur le côté droit du boitier de bronze jaune (couleur qui donna son surnom à l'arme : "Yellow Boy"); le magasin tubulaire, sous le canon, a été désolidarisé du canon, raccourci et recouvert d'un garde-main de bois.
On peut les reconnaître, grâce à ces "détails.
Au cours de la guerre de Sécession, le fusil Henry (qui ne fut pas officiellement adopté par le gouvernement unioniste) acquit la réputation d'une arme très efficace mais chère, qui assurait une puissance de feu écrasante, mais dont la munition ne se trouvait pas facilement. On voyait le fusil Henry plutôt entre les mains de soldats appelés à combattre isolément : éclaireurs, raiders, tirailleurs, flanc-gardes - plutôt que dans de grosses unités.
Pour les Confédérés armés de fusils se chargeant par la gueule et devant faire face au nouveau "sixteen-shooter" ("seize-coups"), le fusil Henry était « ce damné fusil des Yankees, qu'ils chargent le dimanche, et avec lequel ils tirent toute la semaine »
Ainsi lors de la guerre de Sécession, à la bataille de Franklin (Tennessee), le 30 novembre 1864, 2 régiments unionistes armés de Henrys brisèrent l'assaut frontal en masse des 20 000 hommes de John Bell Hood, et les Confédérés connurent là une de leurs pires défaites, qui précéda celle de Nashville.
Lors des guerres indiennes, le feu roulant de petits détachements de l'Armée de terre des États-Unis munis de fusils Henry fut décisif contre des masses de guerriers amérindiens, en particulier lors de la guerre de Red Cloud (bataille de Hayfield le 1er août 1867, et bataille de Wagon Box le lendemain, près du Fort Phil Kearney, Wyoming4).
Le succès écrasant des Sioux et des Cheyennes lors de la bataille de Little Big Horn (25 juin 1876) a été attribué au fait qu'ils étaient armés de quelques fusils à tir rapide Henry (et aussi Spencer et Winchester), alors que les soldats du 7e de cavalerie n'avaient que des carabines Springfield Modèle 1873 "Trap-door" à un coup, (de plus défectueuses, a-t-il été dit) et des revolvers...
Quelques données techniques :
La munition
La cartouche .44 Henry à percussion annulaire comprend un étui de cuivre (ultérieurement en laiton), contenant 25 grains (1,6g) de poudre noire, qui propulsent une balle Minié (plomb) de calibre nominal .44 (11mm17), pesant 216 grains (14 g)
Elle a été employée notamment dans le fusil Henry et la Winchester 1866.
La cartouche .44-40 WCF, plus fiable, lui succéda en 1873.
Pour "notre" Cheyenne wolf-Scout, nous pouvons supposer, qu'il est donc équipé, d'un fusil Henry (pas de sous-garde en bois), par contre il a la main sur l'emplacement de la "portière de chargement", et là ???
Voilà, je pense que ce petit commentaire, vous renseignera sur cette arme.
Bien amicalement
Michel