Présentation du projet de Fonderie.Voilà donc que se profile un nouveau défit "crabesque"
à l'horizon, et je dirais même un double défit,
puisque sur les 6 mortiers à plaque et chambre poire qui vont maintenant être réalisés,
deux armeront ma deuxième et très prochaine réalisation en Arsenal.
Le défit que Jean-Claude et moi même avons souhaitez relever ici,
concerne en premier lieu les mortiers de cette Salamandre de 1752.
Ces mortiers, devront être coulés en bronze d'époque, en tous points et ornementations conformes aux originaux.
Afin de pimenter un peu ce défit de réalisation, ils devront également être fonctionnels aux tirs.
Comme le précise Jean-Claude en introduction, l'échelle de réalisation a été fixée au 1/36 ème suivant
les plans monographiques au 1/48 ème de Mr J. Boudriot entièrement repris via logiciel Rhinocéros.
Nous aurons l'occasion tout au long de ce sujet d'aborder des techniques de mise en oeuvre simples, à la portée de tous pour réaliser
du prototypage en employant des méthodes ancestrales parfaitement maîtrisées depuis de très nombreuses générations.
Nous aurons également un aperçu et ceci constituera d'ailleurs l'entrée en matière, de ce qu'est le "noyautage", autrement dit
la coulée sur noyau qui sera une approche modélisée de la technique utilisée dans les Fonderies de Marine depuis le XVI° siècle.
Jean-Claude
et moi même sommes heureux de partager avec vous cette réalisation inédite des :
Mortiers à plaque et chambre poire de La Salamandre Galiote à bombes de 1752.Après moultes réflexions et observations il s'avère indiscutable qu'un mortier à plaque ne pouvait absolument pas, après sa coulée,
être réusiné par tournage, tout au plus l'entrée de la chambre pouvait être "réalésée" mais en aucun cas sur la totalité de sa longueur,
au vue de la forme "en poire" qui constituait son âme de mise à feu, qui était elle même d'un diamètre inférieur à la bouche.
Pour cette raison et afin de "coller au plus près" de la réalité, il est indispensable de traiter cette pièce par moulage,
ce qui nous permettra de retrouver facilement sur le mortier modélisé la jonction caractéristique d'une coulée en coquilles.
La réalisation de l'âme du mortier sera quant à elle, au vue de sa forme spécifique, réalisée sur noyau réfractaire ... nous y voilà !
Lors de cette réalisation, un autre petit défit expressément souhaité par Jean-Claude à été de ne pas utiliser de tour à métaux,
ceci afin de mettre cette technique à portée du plus grand nombre d'entre nous ... hors mis évidemment la coulée haute fusion de bronze,
ceci n'étant qu'un détail puisqu'il est possible selon le même procédé de couler de l'alliage en basse fusion lors de la phase métallurgique.
La principale technique employée lors de cette réalisation étant celle de la cire fraisée,
une présentation du matériel et des matériaux utilisés s'impose à elle même :
L'outillage :
- Un brûleur de type Bunsen (environ 25 euros auprès les boutiques spécialisées) relié évidemment à une bouteille de butane ou propane
suivant les spécificités de la buse du bec Bunsen, via un détendeur adapté au type de gaz utilisé.
- Un micromoteur à main de type "Dremmel" offrant un mouvement rotatif sans balourd.
Le petit matériel :
- Deux ou trois petites sections de profilés aluminium.
- Quelques instruments rotatifs hors service mais non vrillés.
- Le matériel de contrôle des mesures habituel (pied à coulisse, réglette métal, compas d'épaisseur ...)
- Différents instruments de modelage et fraisage sur cire, que l'on peut le cas échéant, soi même fabriquer à l'aide de clous retravaillés.
- Au moins un manche de bistouri à lames interchangeables.
- Quelques lames de racloirs et bistouris (neuves c'est mieux)
- une petite pochette de mouchoirs type "Kleenex" ... pour ne pas les citer !
La fourniture et les matières premières :
- Des cires de fraisage/modelage en boite, j'affectionne tout particulièrement la gamme de la marque YETI.
- Quelques profilés de cire à modeler.
- 300 grammes de matériau de duplication polyvinylique.
- 3000 grammes de matériau réfractaire.
Instrument rotatif hors d'usage mais non vrillé, ici tête de coupe cassée.