clr94 a écrit: ... J'espere toutefois que mes questions ne te prendront pas trop de temps !
Quant on aime ... !!!
Voici donc l'explication du pourquoi/comment de l'ornementation et du marquage des pièces.
Pourquoi les principales ornementations et marquages des pièces NE SONT PAS "gravés (en creux) sur les pièces d'artillerie Plantons le décors ...
Pour qu'un marquage ou une ornementation ressorte en mode "gravé" à la surface d'une pièce d'artillerie,
c'est à dire en creux, il faut que ces dîtes ornementations/marquages soient réalisés en relief dans le moule,
jusque là, c'est suffisamment compréhensible.
La mise en œuvre d'un tel travail lors de l'élaboration d'un moule est dans un premier temps très difficile à exécuter.
Il vous suffira pour prendre la juste mesure de cette difficulté de tenter de réaliser votre prénom à l'aide de pâte à modeler,
et de le faire bien évidemment en relief, jusqu'à obtenir un texte bien proportionné en tous points.
Si vous parvenez à ce résultat dans un temps raisonnable, il vous faudra encore imaginer le faire non pas avec ce produit miracle
qu'est la pâte à modeler, mais avec un mélange d'argile, de purin et autres matériaux en vogue à cette époque.
Bien du plaisir je vous souhaite
![a008](/users/3515/22/49/59/smiles/358775172.gif)
...
Dans un deuxième temps, imaginez que porté par un flux de quelques tonnes de métal en fusion, vous pénétriez dans un moule à canon,
et que chemin faisant vous rencontriez quelques "excroissances" à l'intérieur de ce moule, excroissances représentant par exemple
le marquage d'une pièce, marquage qui pour cet exemple précis serait donc en relief dans le moule puisque l'objectif final est bien
une gravure en creux dans la pièce.
![Etude et tracé d'un canon de fer selon Jean Maritz - Période 1733 à 1766 - Page 4 Gravag10](https://i.servimg.com/u/f97/11/57/71/18/gravag10.jpg)
La pression qui est exercée tant sur les parois du moule que et surtout sur les excroissances internes est telle
que la tendance générale d'une coulée métallurgique est : le nivellement des parois.
Nous sommes en 1766, ne l'oublions pas, ce qui signifie que les matériaux entrant dans la fabrication des moules étaient bien moins
performants qu'aujourd'hui, bien moins performants et surtout beaucoup moins résistants aux pressions et contraintes inhérentes
aux forces de quelques tonnes de métal en fusion.
Dès lors, il n'est plus très difficile de s'imaginer ce qui se serait passé pour les marquages exécutés en relief dans le moule ...
Ils auraient immanquablement été "nivelés" par le passage et la force du métal en fusion, littéralement arrachés au parois du moule,
pour finalement se retrouver "piégés" dans la masse de métal refroidie, provoquant ainsi diverses cratérisations et porosités de masse.
![Etude et tracé d'un canon de fer selon Jean Maritz - Période 1733 à 1766 - Page 4 Gravag11](https://i.servimg.com/u/f97/11/57/71/18/gravag11.jpg)
A l'inverse
pourquoi les principales ornementations et marquages des pièces SONT "réalisés en relief sur les pièces d'artilleriePlantons le décors ...
Pour qu'un marquage ou une ornementation ressorte en mode "relief" à la surface d'une pièce d'artillerie,
il faut que ces dîtes ornementations/marquages soient gravés (en creux) dans le moule.
La mise en œuvre d'un travail de gravure n'est pas chose complexe pour un artisan aguerri à sa pratique,
d'autant que les "mouleurs" de l'époque disposaient de patrices d'impression, tout au moins en ce qui concerne les textes de marquage des pièces.
Nous pourrions comparer ces patrices d’antan à des poinçons de marquage utilisés pour frapper une plaque d'identification ou un N° moteur ... par exemple.
Prenez un bloc de pâte à modeler, aplatissez le et graver votre prénom à l'aide d'un instrument quelconque.
Je n'ai pas de doute qu'avec un peu d'expérience vous parviendrez à un résultat tout autan rapide que correct.
Voyons maintenant ce qui se passe lors de l'entrée du métal en fusion dans le moule ...
Les parties gravées en creux, sensées représenter les futurs marquages en relief sur la pièce
se remplissent aisément tout en minimisant les pressions qui s'exercent alors sur des parties beaucoup plus épaisses, donc bien plus résistantes.
![Etude et tracé d'un canon de fer selon Jean Maritz - Période 1733 à 1766 - Page 4 Gravag12](https://i.servimg.com/u/f97/11/57/71/18/gravag12.jpg)
Ceci met fin à cette explication du pourquoi des marquages EN RELIEF sur les pièces d'artillerie de l'époque Maritz ... et pas que d'ailleurs.
Espérant t'avoir éclairé au mieux sur cette première partie Michel, je répondrai demain sur le marquage des vifs de tourillons,
mais dans l'attente, si mes explications devaient ne pas être suffisamment claires, n'hésite pas à m'envoyer une piqure de rappel.
A demain